E.H. DESTELLE       Biographie       1856-1944
 
 

Émile Honoré Marius Barthélémy Destelle nait

le 12 Janvier 1856 à Agde (Hérault).




















Son père, Barthélémy, a 42 ans, il est contrôleur des Douanes.

Sa mère, Marie Alavène a 25 ans.


C’est leur troisième enfant, après Victorine

née en 1851 et Joséphin,né en 1854 et décédé

de maladie 6 mois plus tard.


La famille suit les affectations du père et déménage à Aigues-Mortes (Gard) vers 1865. C’est là que E.H. Destelle va à l’école primaire, avant d’aller au lycée de Nîmes.




















Dans ses carnets, il évoque assez souvent ses années de lycée et retrouve avec émotion, parfois au bout du monde, des camarades de cette époque.




















À la retraite, son père s’installe à Toulon, puis à Sainte-Maxime, non loin de Valcologne, grande propriété de la forêt des Maures, dont a hérité sa mère, Marie.


Cette propriété, essentiellement une forêt de pins, est souvent présente dans ses carnets. Loin de France, il a la nostalgie des balades en forêt, puis plus tard, quand il en aura hérité, il y retournera souvent et s’occupera des coupes de bois et de l’entretien de Valcologne.


En 1871, sa sœur Victorine épouse Gustave Fauque, Officier d’Infanterie de Marine. Ils ont une petite fille, Amélie, née le 4 Août 1874.



En 1874, Émile prépare le concours, et il entre en Octobre

à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr

où il fait partie de « la grande promotion »

(appelée ainsi, parce que c’est l’année,

où l’école a sensiblement augmenté le nombre

de ses élèves).




































Fin 1874, son beau-frère Gustave Fauque meurt

d’une maladie qu’il a contractée lors d’un séjour

outre-mer (sans doute en Indochine).


En Mars 1875, c’est la petite Amélie, sa nièce,

qui meurt à son tour de maladie, à l’âge de 8 mois.


Dans ses carnets, et avant que lui-même et sa femme

soient frappés par ces malheurs, il parle

avec émotion de ces décès.


En Février 1883, il épouse à Sainte-Maxime

Angéle Guigonet qui a 21 ans.


Il l’a rencontrée à Sainte-Maxime. Angèle est née à Montevideo

(Uruguay). Son père, originaire de Sainte-Maxime,

est revenu depuis peu au pays après avoir fait fortune

en Amérique du Sud.


En Juin 1883, sa sœur Victorine épouse en secondes

noces Michel Hübell, un alsacien de 48 ans,

qui a choisi la nationalité française en 1872.

Capitaine d’Infanterie de Marine, il a fait

de nombreuses campagnes : Italie (il a été blessé

à la bataille de Solferino en 1859), Afrique, Mexique, Cochinchine,

Nouvelle-Calédonie.


Michel Hübell est près de la retraite. Ils iront alors habiter Cannes,

où ils ont fait construire une maison, la « Villa Michel-Victorine ».

Michel Hübell y décèdera le 3 Février 1905.






















En Octobre 1883, E.H. Destelle embarque avec sa femme à Toulon pour rejoindre Nouméa, où il doit diriger la cartographie de la Nouvelle-Calédonie.


À son arrivée à Nouméa, il apprend le décès de sa mère, survenu brutalement le 27 Novembre 1883, alors qu’il était en mer.


 

E.H.   Jeanne       Margot             Andrée                        Angèle                     Émile


La famille à La Canée (Crète) en 1901

Cannes




Il s’installe à Nouméa avec Angèle. Le 15 Avril 1885, Angèle

donne naissance à leur première fille, Émilie.





















                                                                          







Hélas, la maladie emporte la petite Émilie qui décède à l’âge de 10 mois,

le 31 Janvier 1886. Elle est enterrée à Nouméa.

Ils feront rapatrier ses cendres lors de leur retour définitif

en métropole.













Entre deux campagnes, ils s’installent pour un moment

à Sainte-Maxime, où leur deuxième fille, Marthe nait

le 11 Juillet 1887.


Son père Barthélémy, qui vivait à Cannes chez sa fille depuis quelque temps, décède le 28 Août 1887, à l’âge

de 74 ans.


En 1889, la famille s’installe à Cherbourg (où Émile est affecté à l’école de Tir).
























Début 1890, on lui demande de choisir une affectation entre la Cochinchine et la Nouvelle-Calédonie. Il choisit la Cochinchine.


À noter cette mention troublante dans son agenda, signe de son hésitation : il écrit : « Je choisissais la Nouvelle Calédonie Cochinchine »…


Émile part pour Saïgon le 1er Mai 1890, laissant sa femme enceinte de 8 mois, et la petite Marthe, qui enchaîne les problèmes de santé.


Dans son carnet de voyage, il s’inquiète souvent pour l’état de santé de Marthe et de sa femme, et attend avec impatience une lettre lui annonçant la naissance.


Marguerite (qu’on appellera Margot) naît le 20 Juin 1890 à Sainte-Maxime. Il l’apprend à Saïgon presque aussitôt (le 22 Juin), par télégramme.


Malheureusement, Marthe décède le 12 Juillet. Par suite de ratés de l’administration et de ses supérieurs, il n’apprend cette nouvelle que le 18 Août. Il est en poste à Chau Doc (au Sud-Est de Saïgon) et reste ravagé de chagrin pendant plusieurs semaines.






En 1891, il est envoyé à Hanoï, au Tonkin.

Il fait alors venir sa famille.

Angèle et Margot (2 ans), prennent le bateau

et ils se retrouvent tous à Hanoï,

où ils vont habiter pendant deux ans.


Le 26 Octobre 1892, la petite Jeanne

naît à Hanoï.










La famille rentre en France en Février 1893.

Ils s’installent à Toulon.


Le 18 Avril 1895, Émile embarque à Marseille pour la campagne de Madagascar. Encore une fois il laisse Angèle sur le point d’accoucher.


La petite Andrée naît quelques jours plus tard, le 23 Avril 1895. Son père apprend l’heureux évènement par un télégramme reçu à Port-Saïd.


Pendant toute la campagne de Madagascar, où le courrier subit d’importants retards, il attendra avec impatience des nouvelles de sa femme et de la petite fille.


Il revient un an plus tard, et en Avril 1896 toute la famille s’installe à Sainte-Maxime, où ils passent l’été, gardant la maison de Toulon pour l’hiver.












                                                        





En Mars 1897, Émile part pour la Crète où il va diriger le secteur français

à Sitia, dans l’Est de l’île.


C’est à Sitia qu’il apprend par télégramme, la naissance de son premier fils, Émile, le 11 Octobre 1897.


Le champagne coule à flots dans la garnison française à cette nouvelle.


Il rentre en France en Juin 1899 et est rappelé en Crète en Juin 1901.


Il emmène alors toute la famille. Ils habitent à La Canée, dans le quartier des consulats à Halepa, dans une grande maison à côté du consulat français. Ils vont vivre là pendant 3 ans.




























Cherbourg

Photos de la famille Destelle à La Canée


                    

Émilie

Margot à Hanoï

Nouméa

Sainte-Maxime



En Juin 1904, toute la famille rentre en France. Émile demande sa mise

à la retraite et soigne le paludisme qu’il a contracté en Crète,

par de nombreux séjours en cure.


Ils habitent Toulon l’hiver (26, rue Victor Clappier)

et Sainte-Maxime l’été, dans leur villa à laquelle

il a donné le nom de « Villa Sitia » nom qui lui rappelle la Crète,

dont il a gardé d’excellents souvenirs.







Le 11 décembre 1912, il marie sa fille Jeanne (20 ans)

avec Léon Mul, un médecin-major du 4e Régiment colonial,

âgé de 37 ans.

Ils n’auront pas d’enfant. Léon Mul fera carrière outre-mer,

en Guyane comme médecin au bagne de Cayenne, et surtout

en Cochinchine, où il part avec Jeanne.


Plus tard il sera nommé médecin principal à Saïgon (1924)

puis médecin général à Paris (1932) et Inspecteur général

de l’hygiène de la colonie de l’A.O.F.

(Afrique Occidentale Française) à Dakar

où il emmène Jeanne en 1933.

                                                                                                               

Jeanne a contracté en Indochine des maladies

sérieuses qu’elle devra soigner toute sa vie

(elle décèdera en 1973 à La-Valette-du-Var).


En 1914, son fils Émile est inscrit en Faculté

de Médecine à Marseille.

Il réussit la première année, mais désire

s’engager pour la durée de la guerre, dans le corps

des infirmiers de la Marine.


Son père use de toutes ses relations, écrit

plusieurs fois au Ministère. L’engagement est refusé

trois fois. Émile reprend alors ses études

à Marseille, puis début 1916, sa classe (1917)

est appelée.


Il est engagé et affecté au 24e Bataillon

de Chasseurs Alpins à Villefranche-sur-Mer.


Émile Honoré suit avec inquiétude l’évolution

de la guerre et de son fils. Il demande également

à reprendre du service actif.



Voir Émile.    

                             

            



En Juin 1915, la famille loue une maison à Villefranche-sur-Mer

(6, rue Gambetta) pour se rapprocher d’ Émile.


En Mars 1917, Émile Honoré remarque un filon affleurant le long d’un chemin de la propriété de Valcologne. Il pense qu’il s’agit d’un filon de graphite. Des échantillons sont prélevés et analysés. Le graphite n’est pas assez pur.


Le 3 Octobre 1918, Émile Honoré, colonel de réserve,

est réintégré pour servir dans les Travailleurs coloniaux

à Bordeaux où il emménage. C’est là que sa fille Andrée rencontrera Réné Bardoul, médecin de marine, son futur mari.
























On célèbre les fiançailles d’Émile avec Marguerite Cartier le 13 Juillet 1919 à Herblay (Seine et Oise).




















Cependant, le père de Marguerite Cartier

(Jules, 1864-1933),

qui s’est constitué une belle fortune,

envisage pour sa fille un bien meilleur parti,

appuyé dans ses convictions par son épouse,

Clotilde Macaire (1867-1950).


Le colonel Destelle s’emploie dans de nombreux

courriers, à convaincre Jules Cartier des qualités

de son fils, de la situation qu’il n’a pas encore

mais qu’il aura à la fin de ses études,

et négocie pied à pied la dot de Marguerite.


Émile, toujours mobilisé, est envoyé à Marseille

poursuivre ses études. Il y prépare le concours

d’entrée à l’Ecole de Santé Navale de Bordeaux,

où il est reçu,la veille de sa démobilisation,

le 27 Octobre 1919.



Émile Honoré a été démobilisé lui aussi à la date officielle

du décret de cessation des hostilités, soit le 24 Octobre 1919.


Il réintègre alors le cadre de réserve, et quitte

Bordeaux pour Toulon, alors que son fils emménage

à Bordeaux pour y suivre les cours de Santé Navale

à partir du 16 Novembre 1919.


En 1920, c’est le mariage à Herblay d’Émile

et Marguerite Cartier. Ils ont 23 ans tous les deux.



















Ils auront trois enfants :


Marthe, née le 15 octobre 1921 à Herblay

Jacques, né le 27 Avril 1925 à Barneville (Manche)

Jean, né le 30 Mars 1927 à Sommevoire (Haute-Marne)


Histoire de la famille d’Émile Destelle. 

                                                                


   

Le 2 Avril 1921, c’est au tour d’Andrée (26 ans)

d’épouser à Toulon René Bardoul (29 ans)

médecin à Pont-Croix (Finistère).


Ils vont habiter à Pont-Croix.


Ils auront deux enfants :

Jeanne dite Jeanette née le 10 Août 1922

à Pont-Croix.

Jacques, né le 28 Décembre 1923.

(ll n’est déclaré en mairie

que le 1er Janvier 1924, afin de lui faire

« sauter une classe », pratique usuelle

dans les années d’après-guerre).



                                                              

























                             

En Juin 1921, Émile Honoré vend la villa « Sitia » de Sainte-Maxime.


Les années s’enchaînent, entrecoupées par les déménagements l’été vers Valcologne, les visites de la famille d’Émile et de celle d’Andrée, ainsi que de quelques voyages à Paris ou en Bretagne, à l’occasion surtout des naissances des petits-enfants.











   Valcologne










 

Émile Honoré, Marguerite et Jules Cartier

Léon Mul

Pont-Croix en 1922, dessin d’E.H Destelle

Villa Sitia


Il a gardé près de lui sa fille ainée, Margot,

qui restera célibataire et vivra avec ses parents

jusqu’à leur mort, puis avec sa sœur Jeanne

lorsque celle ceci sera devenue veuve

(Margot mourra en 1973 à La-Valette-du-Var,

deux mois après Jeanne).


Il participe aux réunions de l’Académie historique

du Var, devant laquelle il fait des exposés,

sur la Crète ou sur Madagascar.


Membre du Salon des Artistes Français, il expose

ses œuvres à Toulon.



Le 18 Août 1923, c’est la catastrophe :

un gros incendie de forêt éclate à Valcologne.


« Le feu a brûlé entièrement nos forêts. la ferme de Chabron

est complètement ruinée »


Fin 1926, il achète la villa « Les Platanes »

à La-Valette-du-Var, où il vivra

jusqu’à sa mort.


Le 9 Mai 1929, sa sœur Victorine meurt à Cannes.

























                    


























          

Il gère ses affaires, sa propriété de Valcologne,

avec les coupes de bois et la vente du liège,

la location des droits de chasse. Il peint beaucoup.


Il s’occupe d’arranger et de moderniser la maison

de La Valette en l’équipant peu à peu du confort

qui se répand à cette époque :


Avril 1932            Installation de l’électricité

Octobre 1933      Installation de la fosse septique et des WC

Octobre 1933      Couverture du ruisseau de la rue,

                           « les voitures et les camions peuvent venir     

                           chez nous »

Printemps 1934   Réfection des chambres

Juillet 1935          Chauffe-eau et baignoire

Octobre 1935      Fourneau à gaz

Avril 1936            Émile lui offre un poste de TSF


Ses carnets font de plus en plus souvent allusion

à diverses petites maladies, et aux visites

à différents médecins,dentistes, opthalmos, etc.


Il parle aussi de plus en plus des évènements

politiques qui se précipitent avant-guerre.






















Le 15 Août 1944, c’est le débarquement en Provence.















































Il meurt le 16 Août 1944 à La-Valette-du-Var. Le même jour, son gendre, Léon Mul, décède également au 1er étage de la même maison.


Dans les jours qui suivent, les combats pour la libération de Toulon font rage tout autour de la ville et sont notamment très violents à La Valette.


Émile Honoré et Léon Mul sont enterrés très rapidement, au milieu des combats entre les Allemands, les Américains, la 1ère Armée française (du général de Lattre de Tassigny), et les FFI.










Sa femme Angèle décèdera à La-Valette-du-Var

un an plus tard, le 3 Juillet 1945.































Ils ont eu 6 enfants, dont quatre ont dépassé

la petite enfance, 5 petits-enfants,

18 arrières-petits enfants, et aujourd’hui en tout,

plus de 120 descendants directs.



Voir la généalogie détaillée (accès restreint)

                                                                              



Émile, et ses enfants Marthe et Jean à La Valette avec Jeanne, Marguerite la femme d’Émile, et Angèle

Le grand-père avec ses deux petits-fils, Jean et Jacques

La tombe de la famille à La Valette du Var

Cousinade - Fréjus 1998

Poste de TSF Sonora 1935

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