Histoire de La Crète (d’après Wikipédia)
La Crète, principale île grecque, occupe une position géographique qui lui confère une riche histoire
et lui vaut d'avoir été le terrain de nombreux conflits entre peuples en vue du contrôle de la Méditerranée.
Habitée au moins depuis le Néolithique, la Crète est le berceau de la civilisation minoenne
qui domine la Méditerranée orientale de 2600 à 1100 av. JC , avant de s'effacer
devant l'essor de la Grèce continentale.
Lorsque Rome se tourne vers l'Orient, l'île est une étape de l'expansion de l’Empire.
Après le partage de l'Empire, elle intègre l'Empire d'Orient.
Elle est alors tour à tour byzantine, arabe au IXe siècle, puis vénitienne après la 4e croisade.
La Crète passe sous domination ottomane au cours du XVIIe siècle.
L'histoire de la Crète est jalonnée d'insurrections du peuple crétois contre leurs divers occupants.
La Crête échappe en pratique à la tutelle turque à partir de 1897, mais ne parvient à être rattachée
à la Grèce qu'en 1913.
La Crète de 1897 à 1913
Depuis 1669 sous domination ottomane, la Crète vit une époque émaillée de révoltes contre l’Empire ottoman à chaque fois suivies de répressions brutales.
À la mi-janvier 1897, les massacres des chrétiens reprennent.
Ces nouveaux massacres des chrétiens par les musulmans provoquent l'intervention de la Grèce qui occupe une partie de l'île.
Les massacres des musulmans répondent alors à ceux des chrétiens. L’Empire ottoman demande l'intervention des puissances européennes.
La France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Russie, l’Autriche-Hongrie et l’Allemagne envoient des navires de guerre et des contingents à La Canée, Candie, Réthymnon et Sitia.
Les grandes puissances divisent l'île en quatre parties, qu'elles administrent séparément, la capitale La Canée étant administrée conjointement. L’administration de l’île est assurée par un Conseil des Amiraux (un amiral par puissance européenne).
Le Conseil des Amiraux
E.H Destelle, à la tête du 2e bataillon du 4e Régiment d’Infanterie de Marine, débarque à Sitia (Est de l’île) en Mars 1897, pour diriger le secteur français.
Les puissances européennes refusent de reconnaître le rattachement de la Crète à la Grèce et adressent un ultimatum à la Grèce afin qu'elle retire ses troupes.
En avril, la guerre qui éclate entre la Grèce et la Turquie oblige la Grèce à retirer ses troupes de Crète.
Les Grecs, battus par l'armée turque demandent la médiation des grandes puissances.
S'éteint alors l'espoir d'une union avec la Grèce et les dirigeants crétois n'ont d'autre choix que d'accepter l'autonomie.
La Crète reste sous la suzeraineté de la Turquie, mais les Grandes puissances ne quittent pas la Crète pour autant : si l'Allemagne et l'Autriche font évacuer leurs navires et se détournent de la question crétoise, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et l'Italie maintiennent leurs troupes afin de restaurer l'ordre et d'introduire des réformes.
Cette administration par un conseil d’amiraux des puissances européennes est reconnue par l'assemblée crétoise.
Le 25 août 1898, une émeute turque aboutit au massacre de centaines de chrétiens et de soldats britanniques.
Les soldats turcs sont alors priés de quitter l'île : le dernier soldat turc quitte l'île le 2 novembre 1898.
E.H. Destelle saluant la descente du drapeau turc
Le 26 novembre 1898, les grandes puissances proposent au poste de
gouverneur de Crète le Prince Georges de Grèce, fils du roi de Grèce.
Un conseil exécutif, dont fait partie Eleftherios Venizelos,
est chargé de l'administration de l'île jusqu'à l'arrivée du Prince.
Eleftherios Venizelos
Photo donnée à E.H Destelle
Le Prince Georges arrive le 9 décembre, les puissances lèvent le blocus de la Crète. Les amiraux quittent l’île, cependant les contingents européens restent sur place.
À la fin de cette première mission de pacification et d’organisation, et pour soigner le paludisme qu’il a contracté à Sitia, E.H Destelle quitte la Crète en Juillet 1899.
Il revient en Crète en Juin 1901, comme Commandant des troupes internationales. Il habite à La Canée avec sa famille.
Jusqu’en 1905, la Crète connaît une période de paix, même si les avis divergent au sein de la population sur l'avenir à donner à l’île.
Sa santé l’empêchant d’accepter un deuxième mandat, E.H Destelle quitte la Crète le 22 Juin 1904.
Au printemps 1905, une insurrection éclate contre le gouvernement crétois. Le Prince Georges doit renoncer à ses fonctions et est remplacé par A. Zaimis qui ne va pas au bout de son mandat de cinq ans.
En 1908, la commission qui le remplace pendant une absence proclame l'Enosis à la Grèce le 10 octobre 1908. L'union est finalement repoussée sous la pression du Royaume-Uni en échange de l'évacuation de l'île par les troupes européennes. La Crète accède ainsi à une indépendance de fait, bien qu'elle reste en théorie sous souveraineté turque.
Profitant de désordres intérieurs en Turquie en 1908, les Crétois déclarent l’union avec la Grèce, un acte internationalement reconnu seulement en 1913, par le traité de Bucarest, qui fait suite à la guerre des Balkans, et en décembre, le drapeau de la Grèce est hissé sur la forteresse de La Canée le 1er décembre 1913.